Ce soir après la Boxe, c’est soirée Barbeuk chez Olive et Rachelle ; un p’tit moment sympa en perspective pour clôturer la semaine écoulée.
Je débarque vers 21h30, pas eu le temps de prendre de douche au club, il faut dire que par cette chaleur, la température corporelle met un certain temps à redescendre à la suite d’une session un peu poussée. Rapidos, je monte prendre une douche dans la magnifique cabine à l’italienne qu’Olive a monté de ses propres mains ; à elle seule, la douche doit bien faire les deux tiers de mon pigeonnier. Dès que la robinetterie dépasse plus de deux boutons, j’me paume un peu dans les manips et là ça rate pas, le premier jet qui sort du pommeau doit bien friser les soixante dix degrés, et il s ‘en faut de peu que je ressorte comme un gambas ébouillanté des mes ablutions… Cinq minutes et quelques brûlures plus tard, je descend et m’installe à table avec les potes.
Pendant le repas, je dis à Olive que le lendemain j’attaque enfin avec un autre pote l’installation de l’abris de jardin destiné à stocker ma Harley. Là Olive bien plus pragmatique que moi (ou peut être abonné à Castorama Mag) me demande si j’ai fait le béton pour caler les traverses métalliques qui supporteront la guitoune… En fait,j’ y avais pas vraiment songé, d’autant plus que niveau matos de maçon, chez moi c’est vraiment la misère ambiante ! Des pelles de l’armée U.S pour tout outil ; pas un gramme de mortier ; zéro spatule…bref le triple zéro de la bricole ! ! ! Alors quand Olive me demande si j’ai du gravier pour mélanger au mortier qu’il est prêt à m’apporter pour me sortir par pure amitié de ma situation de bricoleur à temps partiel, je préfère me draper dans un silence digne et faire semblant de me passionner pour la salade moza…
Au bout d’un certain nombre de verres de pinard et de champagne, Olive affirme que le gravier c’est pas un problème et que comme y’a des travaux au bout de sa rue, on va pas s’emmerder la vie et qu’on va charger la Mégane de trois-quatre seaux bien tassés… Moi qui ne bois jamais, chuis pas super chaud pour le commando gravier, vu que les deux-trois fois où j’ai été malhonnête dans mon existence, j’me suis fait gauler… comme la fois où du haut de mes douze ans j’avais taxé dans une grande surface en Guadeloupe une boite de Smarties et qu’je me suis fait toper par l’immense vigile black… pas super fierrot le type ! ! ! ou bien celle à vingt ballets où pour la seule fois de ma vie j’ai essayé de gruger la Semvat en prenant le bus sans poinçonner mon ticket ; l’arrêt suivant, les contrôleurs montaient et bloquaient les portes pour vérifier les titres de transport de chacun ; DAMNED ! ! ! Bref à cause de toutes ces mésaventures, j’étais moyen emballé par le plan d’Olive à un gramme sept ! Puis au final, un peu pressé par le temps et surtout sans la moindre idée de l’endroit où je pourrais trouver du gravier, je m’embarque dans l’aventure avec Olive désormais à deux grammes.
Je charge dans le coffre de ma caisse les quatre seaux vides ; Olive s’arme d’une pelle, et plutôt que de monter avec moi dans la bagnole pour parcourir discrétos les cinq cents mètres qui nous séparent du tas de cailloux ; il commence à marcher lui et son polo rouge pétard aussi droit qu’il le peut en traînant derrière lui la pelle sur le goudron dans le plus pur style Bernie Noël… A deux grammes deux, Olive à sa notion bien à lui de la discrétion…
J’atteint les tas de gravier avant lui; en grand passionné de tout ce qui est unités d’élite ou groupes d’inter, je gare ma voiture prête à démarrer en cas de fuite dans un coin sombre en léger retrait de la route, invisible aux regards potentiels, et éloignée de tout éclairage.
A peine la Mégane en place, j’entends Olive arriver sur l’objectif avec la discrétion d’un homme orchestre ! ! ! Je sors le premier seau du coffre et le porte à Olive qui commence à le remplir dans un bordel sans nom… le seau remplie, je retourne à la voiture pour le charger et rapporter le second vide. A ce moment, deux voitures passent sur la chaussée à trois mètres du tas graviers ; Olive percute aussitôt et lâche la pelle en retrait et simule (façon de parler) le type à moitié bourré en train de pisser sur le bas côté ; un jeu d’acteur parfait, le stratagème fonctionne à merveille et les deux véhicules poursuivent leur route. Pour fêter ça Olive réattaque de plus belles des pelletées dont le bordel causé doit au moins s’entendre à deux bornes… Tant bien que mal, on parvient à gaver les quatre seaux de graviers que je charge et réparti dans le coffre de mon carrosse.
J’appelle Olive pour le faire monter dans la caisse histoire de s’exfiltrer des lieux relativement discrètement, mais il en décide autrement en se faisant le chemin du retour façon « Bernie II le retour de l’Homme à la pelle »… Je démarre et part de mon côté en la jouant fine, je contourne les deux-trois pâtés de maisons et reviens me garer devant chez Rachelle et Olive sans avoir emprunté le même itinéraire qu’à l’aller ! Du coup j’ignore si Olive est déjà rentré ou si il est encore en route, quand soudain j’aperçois son polo rouge au milieu de la rue à deux cents mètres de chez lui ; je marche vers lui pour lui dire que j’ai fait le tour en bagnole, mais lui visiblement ne me reconnais pas ; il change de côté de trottoir ; je fais de même ; puis après une bonne montée de flip et un début de paranoïa Olive réalise que le type qui s’avance vers lui n’est personne d’autre que moi ;son binôme du commando BERNIE…
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