Y’a pas à dire, le skate long board, c’est le grand pied ; les mêmes sensations que le surf ou le snow mais avec dix fois plus de facilités pour mettre en œuvre les sessions ; pas besoin de faire des bornes pour aller à l’océan ou à la montagne, pas de gros matos nécessaire, bref easy baby !!!
Désormais deux-trois boards squattent en permanence le coffre de ma Mégane de course et lorsque au grès de mes déplacements en rentrant du taf’,en allant à la boxe ou le week-end en revenant de chez mamie Adrienne je croise un spot susceptible d’envoyer ; je gare ma caisse, enfile mes gants et teste une bonne dizaine de fois la descente avec l’une de mes planches (non j’parle pas d’un Power Point de merd…).
Tout ça c’est un peu la faute à Pedro, la dernière fois que chuis monté à Paris, il m’a convaincu d’aller au ciné en skate… bien que toujours partant pour les plans anti-adulte raisonnable, j’me disais qu’à pas loin de quarante balais, à l’âge où les gens responsables débutent le Taï Chi, le Yoga ou la danse de salon c’était peut être pas le sport vers lequel il fallait se diriger (le col du fémur ça peut péter à trente huit ans nan ?). Mais Pedro, c’est mon poteau, on se connait depuis l’âge de dix sept ans, et depuis plus de vingt ans après on en a toujours dix sept !!! Alors au final on a bien été au ciné voir un film d’art et d’essai (Expandable) en skate et du coup j’ai choppé le virus du carving et du flex qui tue !!!
A mon retour sur Toulouse, j’ai donc investi dans une planche digne de ce nom, un mètre de haut au garrot, des trucks de super qualité et des roues aux roulement diaboliques et go ; down hill dans les vertes collines de mon sweet Lauragais… l’éclate totale et le sourire béat comme lorsque je ride sur ma Harley…
J’ai tellement choppé le virus qu’à force d’en discuter avec les potes j’ai aussi contribué à la pandémie de longboardus roulettus… et ce qui devait arriver arriva, Olive (commando Bernie) mon pote d’enfance se lance à son tour dans l’aventure…
Aussitôt piqué, aussitôt acheté, on se retrouve en centre ville tout les deux et il investit dans une super planche Lush ; un bien bel objet d’un mètre douze, et un montage truck/roulettes de fou ; une petite poussée du pied et tu parcours trois cent mètres sans forcer ni pousser mémé dans les orties...
Deux heures plus tard, on est déjà sur le bitume des rues de Montaudran à rouler comme des merdeux de quinze ans et à enchaîner les virages le sourire aux lèvres ! La planche d’Olive est à la hauteur de ses espérances ; de la pure glisse, on s’éclate…
Le soir même on est invité à manger chez Olive et Rachele, le vieux et sa Vaniloutte sont de la partie ; nous en vrais mecs, on mange des kilos de viande, paske qu’un mec ça mange de la viande !!! Les filles, évolution des mœurs oblige s’enchaînent les verres de vin (oooh je suis un peu pompette … hi hi hi !!!) et tcharent enfants, mode, déco bref, des trucs de filles auxquels on comprendra jamais rien, mais tant qu’on est pas obligé de les amener chez IKEA un samedi aprèm, c’est pas très grave…
A la fin du repas, à vingt trois heure trente précise, Olive super motivé et à au moins deux grammes sur l’échelle de Pinard lance le cri de guerre qui sent la session de Long Board …
Les filles toujours à leur conversation alcoolisée ne s’aperçoivent même pas de notre disparition de la table que nous on est déjà dehors à sortir les planches du coffre de la voiture et à s’équiper… Je mets un casque sur la tête du vieux paske à plus de quarante ans et pas mal d’années de boxe derrière, il faut préserver au maximum ses quelques neurones encore intacts… Nous voilà parti dans les rues toulousaines sur nos boards infernales ; c’est nickel, personne ou presque dans les rues (bon ok il fait zéro degrés !) très peu de voitures ; le bitume nous appartient… On alterne les boulevards plats et droits, les allées de bus, les descentes lisses et les larges virages ; on a bien du s’enquiller trois quatre bornes dans le quartier sur une bonne heure et demi de session, l’air est frais, mais le skate ça réchauffe, pas le temps de s’endormir sur la planche… Le Vieux se la joue cruising tranquilou (normal, c’est sa première session sur roulette !!!) avec Olive on bombarde un peu plus dans les descentes, d’ailleurs, il se gauffre deux fois et sa joli doudoune Décathlon en fait un peu les frais mais bon à deux grammes c’est le genre de détail qui bouleverse pas ton équilibre psychique profond …
Après une bonne descente, on se retrouve à deux pas (à deux roulettes ?!) de la maison d’Olive, mais on décide quand même de tracer une dernière droite et d’aller montrer au Vieux la descente sous le pont de la voie ferrée… dernier passage dans la rue au bitume neuf ; un régal !!! On atteint le pont dans la foulée ; Olive ouvre le convoi, il est à fond et commence à se prendre la descente pleine vitesse ; j’lui gueule de prendre sur la piste cyclable, que la route est meilleure et qu’il n’y a aucune chance de croiser une caisse mais il nous répond que la piste cyclable c’est pour les tafiolles et que lui c’est un aigle de la route… Total, l’aigle de la route se laisse surprendre par la grille d’évacuation d’eau sous le pont et son genou lui rappelle qu’à deux grammes on est un petit peu moins alerte sur ses appuis… il se gauffre comme un gros loukoum au beau milieu de la chaussée en poussant le râle caractéristique du sanglier mâle blessé… Et merde !!! Ca à l’air sérieux, nous on est pas des fiottes de footeux, quand on a mal, c’est pour de vrai (ou à cause d’un gros rhume mortel !!!) et là Olive il a mal…
Je laisse le Vieux monter la garde auprès de l’Aigle de la route qui maintenant ressemble plus à un canari apeuré et je file chercher la bagnole pour organiser l’évacuation de la victime de la grille… Une main sur le volant, j’en profite pour appeler les filles et leur demander de préparer une poche de glace pour Olive, paske qu’il vient de se gauffrer, mais c’est pas trop grave, mais quand même il a mal …
Dix minutes plus tard, Olive agonise sur le canapé de son salon, le concept de la poche de glace n’est toujours pas arrivé au cerveau de Rachele qui continue à discuter avec ses copines et à boire un peu paske parler ça donne soif !!! Nous on inspecte le genou d’Olive à la lumière, le Vieux a un CAP en médecine ; ça à pas l’air vilain, alors on le rassure… à la place de sa femme indigne qui ne lui apporte toujours pas de poche de glace…
Le lendemain Olive en pète tellement qu’il va aux urgences montrer sa guibole, deux jours et un IRM plus tard, le verdict tombe : rupture des croisés antérieurs !!! Et re-merde !!!
Bilan des courses Olive attend le verdict du toubib, opération ou pas ? Le Vieux songe sérieusement à s’acheter une board, mais à jamais monter dessus bourré et moi je commande une nouvelle planche d’un mètre seize paske putain c’est trop bon le long board ; on s’en cogne, on est des Fortynagers !!!
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